Période du XIX au XXe siècle

XIXe siècle (1800-1899)

La création du canton de Bidache a lieu le 29 janvier 1802
Il intègre la plupart des paroisses de l’ancien duché de Gramont : Sames, Guiche, Bardos, Bidache, Came, Arancou, Bergouey, Viellenave sur Bidouze. (J. Robert p 171)

Napoléon Ier savoure les cerises de Guiche
« Lorsque Napoléon Ier, le 16 mai 1808, déjeuna dans l’île de Bérenx sur l’Adour, en face d’Urt, le fermier de l’île lui servit paraît-il une corbeille de cerises de Guiche particulièrement appréciées par l’Empereur qui demanda qu’on lui en apporta au château de Marracq ». Cette phrase est extraite du livre « Le golfe de Gascogne » écrit en 1880 par J.B Dasconaguerre. Le même auteur cite les vins blancs et rouge de Guiche ainsi que les cerises, les poires, les pêches et les belles prunes de Guiche et de Sames « savourées par tous les gourmets » (J. Robert p 184).

Le Maréchal Soult donne l’ordre de détruire nos digues en 1813
Nos villages sont menacés par la coalition anglo-ibérique. C’est le début de la débacle de l’armée française. Quatre cent anglais sont retranchés dans le château de Lissalde à Urt. Le maréchal Soult donne l’ordre au général Thouvenot de détruire les digues bordant l’Adour sur la rive gauche « soit en faisant des coupures, soit en brisant les clapets ». Le 16 décembre 1813, quatre chaloupes-canonières, deux trincadoures et une biscayenne, l’ensemble équipé de six pièces d’artillerie, soixante quinze mineurs et cinquante hommes du premier régiment de ligne, interviennent. Le lendemain après midi vers 3 heures toutes les installations sont démolies d’Urt à la maison Peyroutic à Guiche. (J. Garat p 330)

Dès 1817 le cadastre napoléonien est en place.
La chapelle de la bourgade, en ruines, y figure. Deux moulins, le moulin Vieux (de Joliberry) et le moulin de Chuhenne (situé près de Moura) sont en activité. Les barthes de la Bidouze sont cultivées, elles furent les dernières à l’être compte tenu de leur niveau, inférieur au niveau de la mer. En 1882 on dénombre 3652 parcelles pour une superficie de 2272 ha, soit 62 ares par parcelle.
C’est le siècle où la population atteint son maximum avec 1668 habitants dénombrés en 1841.
(J. Garat p 123, 258, 259, 339)

Ce siècle est marqué par de grandes calamités :

  • En décembre 1829 et janvier 1830 le thermomètre descend de -10° à -15° sur une longue période. L’Adour et la Bidouze étaient en partie gelés, au dégel « de grands glaçons » encombraient les cours d’eaux. « Le vin a glacé dans la barrique, il est tombé de la neige en très grande quantité, des toits de maison ont écroulé sous son poids » note le maire Lapébie le 15 février 1830.
  • Une grande épidémie de choléra décime notre population en 1855. On dénombre 130 morts cette année là, dont 98 pour le seul mois de septembre 1855.
  • Un incendie détruit la maison noble de Labadie en 1852.
  • De graves inondations ponctuent le siècle, en 1830, 1856, 1879 et le clôturent en 1899.

(J. Garat p 116, 124, 298, 357) (A. Bareigts p 175 )

Une ville dans les barthes de Haches
C’est vers 1830 que Louis Galabert présente son projet de « canal joignant l’Océan à la Méditerranée ». Il dessine une nouvelle ville « la ville Louis Philippe » qu’il situe dans les barthes de Haches, à cheval sur les communes de Sames et de Guiche. D’une superficie de 300 hectares environ, cette ville est entourée de rivières navigables bordées de quais. L’ensemble est agrémenté par des plantations, 4 fontaines disposées aux carrefours importants, une église, des collèges et salles de spectacle. Malheureusement ce projet ne fut pas retenu, tous les regards se tournaient vers le développement des chemins de fer.
(J. Garat p 418, 419) (J. Robert p 194)

Création de la ligne de chemin de fer Bayonne / Toulouse
C’est le 25 janvier 1864 qu’est inaugurée la ligne de chemin de fer Bayonne / Toulouse.
De gros travaux ont permis la mise en exploitation de celle-ci, de multiples difficultés ont obligé les ingénieurs à revoir leurs projets. Ce n’est que vers la fin du siècle que tout est rentré dans l’ordre, après remplacement en 1879 du pont en pierre initialement construit par un pont métallique, après rechargements multiples des remblais.

L’assainissement de la barthe de Haches mis à mal par ce projet opposa les habitants de Sames et de Guiche. Un accord avec de gros travaux à la clef mis fin à ce conflit.
Une halte est créé au km 296.733, à 250 mètres du pont de la Bidouze, en direction de Bayonne. Un abri est construit en 1892, on délivre plus de 2000 billets par an dans ces années là.
(J. Garat p 141, 242, 335, 339, 458 à 480)
Construction du pont de chemin de fer, en savoir plus.

L’église fait l’objet de travaux d’agrandissement
Le 25 mai 1816 le maire écrit au sous préfet de Bayonne et fait état du bâtiment qui « tombe en ruine et qu’il y aurait danger à s’y réunir ». Plusieurs projets sont menés à bien, autour de 1830 et de 1860 (agrandissement et ajout des deux chapelles latérales). L’édifice prend sa pleine dimenssion par l’ajout du clocher en 1895.

Les religieuses s’installent à Guiche en 1859 et dirigent l’école des filles (en particulier s’ouvre un atelier de couture et de broderie).
(J. Garat p 181, 182, 183, 203, 204)

Une lente progression de l’agriculture
La polyculture et la vie en autarcie sont les règles qui régissent la plupart des exploitations. La plus grande partie de la population « vit du travail de la terre ».

Le maïs est très largement cultivé, la vigne recouvre 237 ha en 1850.

L’élevage des chevaux bat son plein : 200 environ à la fin du siècle.

Les prairies occupent le tiers du territoire communal et on dénombre en 1882 1305 bovins et 1042 porcins.

Les fruitiers recensés en 1882 recouvrent environ 12 ha, partagés entre pommiers, poiriers, pêchers, abricotiers, pruniers et cerisiers.

Les premières batteuses ou locomobile à vapeur font leur apparition vers 1870.
(J. Garat p 145, 278, 289, 312) (J. Robert p 183 à 191)

XXe siècle (1900-1999)

Un pont sur la Bidouze
Ce début de siècle voit la suppression du bac qui assurait la traversée de la Bidouze entre Guiche et Sames. En effet, le pont métallique situé à proximité de la maison Estregrand vient d’être ouvert à la circulation. Pour mémoire, le précédent pont installé près de la maison « Taoulère » était tombé en ruines autour des années 1770. (J. Garat p 454). Ce pont a été démoli en 2017 pour être remplacé par un ouvrage à deux voies.

Une nouvelle gare en 1912
C’est en 1912 qu’est supprimée la « Halte de Guiche ». C’est à cette date que la nouvelle gare dite de « Sames Guiche » est inaugurée, elle est située à la limite de nos deux communes. La baisse du trafic passagers oblige la SNCF à fermer celle-ci en 1974. Depuis cette date, un service de cars SNCF dessert notre commune.
(J. Garat p 479-480)

Les deux grandes guerres 1914-1918 et 1940-1945
Comme la plupart des communes, Guiche paya un lourd tribu et nombreux furent ceux qui participèrent à ces deux conflits et qui ne revinrent pas. Près de 40% des hommes âgés de 20 à 45 ans se trouva mobilisé dès le début de la première guerre mondiale. A la fin de celle-ci, une grande partie des terres est à l’abandon, les terres de la barthe du Hour sont considérées comme perdues. Pendant la deuxième guerre mondiale Guiche se trouve en zone occupée, de nombreux guichots se retrouvent prisonniers ou déportés sur le territoire allemand, des cartes de rationnement sont distribuées.
(J. Garat p 242, 264)

L’arrivée de l’électricité, du téléphone et de l’eau courante
Dès 1921 quelques maisons du bourg et du port sont électrifiées. Une deuxième extension a lieu en 1926, l’ensemble des hameaux isolés se trouvent électrifiés en 1937. Ces travaux sont financés en grande partie par la vente de terrains communaux. De son côté, la voie ferrée est électrifiée en 1930 entraînant la mise en place d’une sous station électrique à Beauplaisir.

La poste est installée à Guiche depuis la fin du siècle précédent. Le téléphone est l’un de ses services.Elle sera supprimée au début des années 2000.

C’est à la fin des années 1970 que le réseau téléphonique couvre l’ensemble des besoins.

C’est en 1969 que le réseau de distribution de l’eau potable est constitué.
(J. Garat p 243, 480)

Les routes
En 1927 on note la présence de 4 voitures automobiles. Ce n’est qu’à partir de 1950 que le nombre de véhicules augmente, c’est dans ces années là que sont prises les décisions de goudronner l’ensemble des nos routes communales.

A partir des années 1980 le chemin de halage qui longe l’Adour est élargi, ce qui permet le croisement des véhicules tout au long du parcours.

L’autoroute est mise en service en 1991, un mini-échangeur est crée dans le sens Guiche / Bayonne. Le pont métallique, qui enjambe la Bidouze à hauteur de Peyreroutic, est remplacé.
(J. Garat p 242, 340, 481)

Exploitation des carrières
Les siècles précédents ont vu la mise en service de nombreuses carrières. Les principales sont :

  • la carrière du Port d’Ariet
  • la carrière de Gramont (là ou se trouve aujourd’hui le trinquet et le restaurant Le Gantxo)
  • la carrière de Beauplaisir ou Monplaisir
  • la carrière du Coucut
  • la carrière de la Coste de Moulian
  • la carrière des Arroques, aujourd’hui transformé en lac des Arroques.

Sont extraites des pierres destinées à la construction des maisons et immeubles, à l’empierrement des routes et à alimenter des entreprises dans le domaine de la sidérurgie.

L’usine des Ciments de l’Adour au Boucau a utilisé les pierres extraites de la carrière des Arroques pour la fabrication de ses ciments de 1967 à 1993. La carrière, réhabilitée à la suite de sa fermeture définitive, est aujourd’hui recouverte d’eau, d’où la présence du lac des Arroques.
(J. Garat p 323-324, 393 à 412) (J. Robert p 48)

Inondations février 1952 : voir des photos prises le 2 février 1952.

Le départ des filles de la croix
C’est en 1964 que les dernières religieuses quittent Guiche. Une vingtaine d’années plus tard c’est le tour du dernier curé résidant sur la commune. La paroisse rejoint d’autres villages pour former la paroisse « Notre Dame du Chemin ».

C’est dans la deuxième moitié du XXe siècle que le cimetière est agrandi, l’ensemble des tombes restauré. C’est également dans cette période que les cloches sont électrifiées.
La maison paroissiale fait l’objet de travaux importants dans le courant des années 1990.

Un fronton, un trinquet, un groupe scolaire, une salle des fêtes
Plusieurs constructions voient le jour au cours de ce siècle : le fronton construit en 1922, le trinquet et le groupe scolaire (avec la cantine) dans les années 1970, une salle des fêtes dans les années 80.

L’agriculture se transforme
C’est bien le domaine qui a connu le plus de transformations, avec une accentuation du changement à partir de 1960. La mécanisation, le remembrement des terres agricoles, l’assainissement, l’utilisation des engrais et pesticides, l’apport des nouvelles techniques de culture, la spécialisation des productions, tout cela a permis une profonde mutation du monde agricole. Une nouvelle culture apparaît : celle du kiwi.

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